La tête dans les étoiles
Union soviétique, 1951 – Le père de Rudi aurait voulu un fils à son image : un garçon qui aime la chasse, faisant un métier d’homme. Mais pour le jeune garçon de 13 ans, la vie, c’est la danse, c’est la musique. Et pour vivre ce rêve de devenir un danseur étoile, Rudy va tout donner, sans jamais perdre sa forte personnalité, celle-là même qui le différenciera des autres et fera de lui le plus grand danseur du XXe siècle.
Bon, je dois l’avouer, les premières pages ont failli avoir raison de ma lecture.
Et puis, l’empathie pour le personnage, la mise en scène, l’atmosphère même du roman l’ont emporté. J’ai été peu à peu happée par l’histoire, désireuse d’en connaître le dénouement.
Ce qui m’avait dérangé dès les premières pages -ce style très oralisé- devait prendre rapidement tout son sens.
Françoise Dargent choisit de nous parler de la période qui va de l’enfance jusqu’à l’entrée dans l’âge adulte de Noureev. Ses sentiments sont décrits avec une extrême pudeur, une délicatesse bienvenue.
Soigneusement documentée -sur la base de témoignages, d’écrits biographiques…-, l’auteur allie avec brio réalité et fiction.
Ainsi, certains personnages ont-ils existé ; l’époque de cette Europe divisée en deux blocs -qui parlent encore à certains :)- est-elle formidablement bien décrite.
Si bien qu’on sent que Noureev, cet être épris de liberté, ne pouvait que s’échapper de son pays. Un abandon inéluctable -on apprendra d’ailleurs que le Parti envisageait de le punir en lui brisant les genoux- dont le danseur a souffert toute sa vie.
Une lecture poignante.
Editions Hachette